Effaré des réactions violentes sur les RS face au bac de français.
Parfois je me dis qu'on est un peu trop permissif.
Aucune révolution là-dedans. Toute la problématique du forum (au sens premier et latin du terme), c'est que tu donnes une voix et un auditoire à n'importe qui.
A partir du moment où sont apparus le net puis dans la foulée les lieux d'expression publique, si l'on y songe, qu'est-ce qu'on a eu?
D'abord une sorte d'âge d'or temporaire où les gens lettrés (et par conséquent généralement plus "riches" et mieux "éduqués") avaient la main. Cela n'a duré qu'un temps très court... le temps que le net se démocratise. Ensuite? Skyblog et consoeurs se sont multipliés. Les réseaux sociaux n'en sont qu'un héritage où chacun exprime ses convictions et idées, ou s'imprègnent allègrement de celles des autres.
Le vrai naufrage inévitable du net est là. "On n'entend que ceux qui gueulent, jamais ceux qui parlent". C'est d'autant plus vrai sur les réseaux sociaux: ce sont ceux qui aboient, vocifèrent et insultent qu'on remarque, pas ceux qui posent de vraies questions ou de vraies réflexions.
J'aime à répéter "Il est bien plus facile de convaincre avec des arguments spécieux mais digestes, que de convaincre avec une vérité complexe".
L'Histoire majuscule démontre que ce n'est pas une nouveauté, c'est juste un glissement vers de nouveaux outils. Je reviens au forum romain: à chaque fois qu'un populiste a réussi à prendre la parole, on l'a bien plus écouté que les philosophes ou les modérés. Pire: on a retenu les plus extrêmes, donc ... les populistes et les philosophes les plus marquants. Les autres? L'Histoire s'est contentée de les effacer. Et il en va de même avec les complotistes, les brutes, les hurleurs avec les loups, les imbéciles, les xénophobes et les prétentieux. Qui retient-on? Celui qui braille "GUERRE! GUERRE!", celui qui hurle "TOUS POURRIS", mais jamais celui qui dit juste "Pensez. Réfléchissez".
Si je me suis éloigné du forum, c'est pour diverses raisons tant personnelles que morales. Je n'ai eu aucune envie de débattre sur les diverses élections que nous venons de traverser. Pourquoi? Par manque de patience? Non. Ici, même en allant au clash, j'ai toujours trouvé une majorité de gens raisonnables et raisonnés. C'est plus l'ambiance générale du monde qui m'a filé la nausée. Chacun y est allé de ses thèses les plus puantes : manipulation des votes en France, instrumentalisation de la guerre en Ukraine, Tentatives lamentables par Mélénchon pour s'accaparer le vote de gauche...
Bref, je n'ai pas été d'humeur à débattre sur ces thèmes. La France me file la nausée. Elle me rend malade rien qu'en voyant ce qu'elle a pu faire à chaque tour. Elle se revendique "libre, morale, démocratique", tout en accordant un tiers de vote à l'extrême droite au premier tour des présidentielles, et un score indécent au second. Ensuite, elle a décrété 'moi je vote pas' tout en se préparant (évidemment) à gueuler à la moindre occasion par la suite. Rien que le naufrage NUPES provoqué par l'attitude grotesque de Mélenchon me fait mal au coeur. Je ne suis pas de gauche, et je n'ai pas voté pour la NUPES. Cependant, j'aurais préféré, oui largement préféré qu'un homme politique d'envergure et de bon sens mène cette gauche afin d'en extraire le meilleur. Mais là? Non. Rien. Juste un échec supposé pour ce dingue (pas de poste en tant que premier ministre, pas plus que de "chef" de la gauche plurielle)., et donc dans la foulée une balle dans le pied d'un groupe qui aurait pu peser. L'extrême droite du RN se frotte les mains, et le LR se régale en devant de fait l'arbitre. Hé oui, c'est surtout ça le plus écoeurant. Bien que derrière l'alliance, ils vont être à eux seuls les vrais arbitres de cette folie... et Macron s'amusera de voir les lézardes dans la fausse union de circonstance des gauches.
Ecoeurant. C'est le mot qui m'est venu en voyant l'abstention. Et dire que je gueule "vous ne vous faites pas voler les élections si vous ne participez pas". Et là? Mélechon vole à la gauche les législatives en sabotant cet élan par son attitude frôlant le despotisme. En même temps... quelle idée débile (et je pèse mes mots) de dire "JE SERAI LE PREMIER MINISTRE" ... sur ses affiches. De quel droit?! La NUPES était une alliance, pas la LFI! Et là? Tenter de forcer la main en créant un groupe parlementaire? Je pense que bien des indécis se sont dits "ah non, voter pour que ce type prenne la place? PAS QUESTION". Et au surplus, je suis convaincu que bien des membres des autres partis (EELV par exemple) ont vu le coup venir et se sont dits "pesons ensemble, quand il fera le mariole on lui dira NON". Et ça n'a pas raté...
ça me désole. Vraiment. Je le redis encore et encore. Je suis de droite, voire même bien plus tenté intellectuellement par un despotisme éclairé... Mais paradoxalement étant amoureux de la liberté d'expression et de penser, J'ai eu le fol espoir qu'une gauche unie pourrait se montrer constructive. Cela aura tenu moins de 24H...