Le cas Matzneff (aka "Coin lecture de ce bon vieil Emile Louis")

magellan

Modérâleur
Staff
ça me semble plutôt clair non ?


C'est justement ce que @SergioVE reproche

Edit: Enfin il ne dit pas qu'il reproche à cet ouvrage d'être toujours en vente, Il fait juste remarquer (à raison de toute évidence) qu'il y a 2 poids 2 mesures entre ces deux auteurs.
N'ayant pas lu le bouquin je prends d'énormes pincettes à ce propos. Dans l'idée, il y a souvent des problématiques de vocabulaire et de compréhension dans le contexte. @SergioVE a raison de lever le loup à condition que le texte soit un éloge clair de la pédophilie. Notons que justement pédérastie et pédophilie sont distinguées, même si les deux me laissent une odeur nauséabondes me concernant.

C'est un problème épineux: un pédophile va probablement jouer de ses compétences sémantiques pour se dire pédéraste... alors qu'il ne fait que dissimuler ses déviances!

C'est pour cela que je reste circonspect tout en ne contestant surtout pas la légitime frustration de @SergioVE

C'est un sujet qui peut mener loin, très loin, surtout face à des considérations morales/sociales qui évoluent. A mon sens, cela lance un chantier dangereux de révision culturelle. Je prends un exemple sensible à savoir l'homosexualité. On arrive à peine à la rendre "acceptable" pour la société. En d'anciens temps, on exécutait les gens pour cela (et ce n'est pas si vieux que le crime d'homosexualité était pénalement répréhensible en France!). Selon le raisonnement qui dit "virons les arts dont l'auteur est en fait scandaleux selon nos critères" nombre d'oeuvres auraient dû disparaître (ouvrages de penseurs antiques en tête de liste).

L'autodafé me fait horreur... et je comprends tout autant qu'il y a une nécessité absolue de contrôle sur les éditions actuelles et à venir. Mais à qui confier le tri? On fait quoi? On efface définitivement les oeuvres? Si quelqu'un a une solution idéale je suis preneur. Je peux accepter une interdiction stricte de publication surtout dans le cas dont on parle, mais le faire définitivement disparaître me pose un problème moral... car cela sous-entend aussi que n'importe quelle culture "bien-pensante" fera le même travail d'effacement concernant les brûlots contestataires, les livres anarchistes, la littérature révolutionnaire etc.

Attention, le censeur part souvent d'une bonne intention, et il finit pourtant systématiquement en monstre créant un monde sans mémoire et sans contradiction.

Entre le censeur bienveillant et 1984 la frontière est terriblement ténue.
 
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SergioVE

Tout à faire car rien n'est fait.
P.S. Je ne savais pas que c'était à l'origine de la brouille avec Claudel. Et cela m'explique une vanne (mais j'étais jeune, genre 14 ans) que je n'avais pas comprise : Gide, dans un pays où cela existe, s'offre successivement les services (pas joli mot) de plusieurs jeunes garçons et à la fin, insiste toujours lourdement "Et si on te demande, je m'appelle Paul Claudel, tu te souviendras ? Paul Claudel" :D
Excellente... En un peu plus grivoise :
Lucien Guitry va voir Gide, frappe à sa porte. Le valet de chambre lui ouvre et demande "C'est pour le Maître ?" Et Guitry "Non, c'est seulement pour le voir."
 
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