La réussite industrielle / commerciale n'a en effet aucun rapport avec la qualité du produit. Cela vaut pour la technologie mais pour tout le reste. Ce qui crée une
"révolution", ce n'est pas la qualité d'un produit par rapport à l'existant, mais son adoption massive par les clients.
Le format VHS est un exemple que je cite souvent aussi. C'était le moins bon des formats en concurrence techniquement parlant, mais c'est celui qui a pris sur les autres (moins adoptés par les fabricants, plus chers ou jugés moins pratiques à utiliser). C'était pareil pour la cassette audio, c'est le format le moins bon qui s'est imposé, alors que plusieurs formats bien meilleurs en qualité son nés. Et c'est encore la même chose avec le CD audio, né de facilités techniques plus que d'un soucis de qualité, et qui s'est imposé malgré des formats bien plus qualitatifs qui sont restés cantonnés à une niche d'audiophiles. Idem encore avec l'encodage MP3, qui s'est généralisé et imposé alors que c'est l'un des plus mauvais. Mais c'est la masse de clients qui décide avec ses propres exigences et non pas en tenant compte des qualités du produit par rapport aux autres. Le client lambda n'est pas un technicien capable de comparer vraiment la qualité des produits, il achète selon des critères qui lui sont propres (confiance en une entité conceptuelle, prix, côté pratique, popularité du produit, etc...).
Le 68000 avait aussi quelques défauts dès le départ et n'a pas évolué de manière suffisante. Le Z80 a aussi très bien fonctionné. Cependant, et c'est incroyable, les deux sont encore utilisés plus de 40 ans après leur sortie dans des appareils embarqués pour leur coût dérisoire et leur simplicité de mise en œuvre et de programmation. A voir si cette puce baptisée M1 sera encore utilisée dans des appareils dans 40 ans...