et sinon, on en parle des HS non contrôlés ?
Tu as tout à fait raison!
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AKIRA
Une oeuvre qui n'est pas loin d'être un film culte... mais ce propos est à pondérer avec une époque! Otomo a créé un "monstre" culte côté manga, sa transposition en animation révèle clairement sa volonté de "tout" mettre à l'écran.
Le film date de 1988. Il faut bien garder cela à l'esprit pour se rendre compte du travail colossal qui a été abattu à tous les niveaux. Que ce soit l'animation, la réalisation, les musiques, on est face à un chantier totalement démentiel. Visuellement, aujourd'hui encore on ne peut qu'être ébahi face à la fluidité des animations, mais surtout sur la quantité délirante de détails. Chaque plan peut être une planche de BD, chaque visuel fourmille de références. Rien qu'en reprenant le film j'ai redécouvert que le juke-box de la scène d'intro affichait la jaquette d'un album de Led Zeppelin! C'est dire le côté maniaque d'Otomo.
Je ne vais pas revenir sur le scénario. Il est relativement complexe, et c'est à mes yeux le défaut du film: à s'éparpiller dans des sous-intrigues, Akira en devient parfois un peu complexe à suivre. Au surplus, si l'on a pas lu (contrairement à moi) la saga manga, certains passages deviennent un peu obscurs. C'est le seul vrai écueil pour moi.
Ce film mérite d'être vu, mais il mérite surtout une étude sur les obsessions de la société japonaise, obsessions toujours d'actualité. En vrac, je peux citer:
- La décrépitude d'une société incapable de gérer les jeunes, et pire encore qui les considèrent comme des déviants s'ils n'entrent pas dans le moule social.
- Les institutions incapables de donner un avenir à une jeunesse désoeuvrée.
- La terreur de voir les stupéfiants devenir une consommation ordinaire
- La radicalisation des foules face à une crise sociale
- La désinvolture des scientifiques face aux risques liés à leurs expériences
- Le traumatise des bombes atomiques
- La peur face aux manipulations génétiques
- La gestion du vieillissement
- Le "culte" de la modernité et des technologies toujours plus avancées
- La frontière toujours floue entre modernisme et religions.
Ce dernier point mériterait à lui seul un pavé pour en étudier en profondeur son aspect unique dans le monde.