Re,
Déjà en limitant la question de la responsabilité/indemnisation aux vivants (débiteurs ET créditeurs), on borne la question du temps.
Mais, et c'est certainement sujet à difficultés, on assume les torts actuels. Exemple d'un bâtiment selon ta suggestion : on apprend que monsieur X profite aujourd'hui d'un bâtiment spolié à la famille de madame Y, descendante des propriétaires légitimes.
Que fait-on ? On explique à madame Y que non seulement les doits de sa famille ont été bafoués il y a 50 ans, mais que les siens doivent continuer à l'être aujourd'hui ?
On spolie monsieur X au titre de l'Histoire et du fait qu'il a fait la mauvaise acquisition ?
Aucune de ces deux pistes n'est équitable ou moralement juste. par contre on peut rechercher qui a volontairement et sciemment profité de cette spoliation, et comment celui-ci peut générer une réparation. Et si l'auteur appartient au passé, on recherche sa descendance en essayant de trouver un point d'entente. Je crois en l'humain, et à mon avis beaucoup de descendants ont occulté le passé trouble de leurs aïeux. Mais si ce passé les rattrape, ils sont aussi prêts à faire un geste plus que symbolique pour se mettre en accord avec leur conscience.
Si on cherche un exemple bien problématique, on peut gratter du côté de la Terre Promise. Qui en est moralement le légitime occupant ? Qui l'a volée à qui ? On a bien une situation inextricable pour laquelle seul le partage serait juste. Ou juste inacceptable
Et si demain monsieur Neandertal demandait à monsieur Sapiens la réparation de sa domination ? D'où pour moi l'importance de rester "individualisé" et face à des torts "actuels"...
Rassurez-vous, je n'ai aucune prétention à réécrire la Constitution ni réparer le fonctionnement du monde. Je lance des idées, je les partage, mais ne me berce pas d'illusions...