Ok mais je ne suis pas le seul à falsifier les chiffres
Je n'ai pas eu le temps de la regarder (chose que je ferai après dès que j'aurai cinq minutes).
Tout ce que je peux dire en avance de phase, c'est que les chiffres peuvent aussi et surtout être présentés selon le gré de chacun. Je fais référence aux statistiques, aux montants et autres "oh c'est dégueulasse". On se souviendra comme illustration de mon propos le "100% des gagnants ont joué au loto"...
Le "c'est dégueulasse": admettons... mais en fonction de' quel critère? Attention: ce que je vais énoncer n'est pas une diatribe envers les critiques légitimes faites aux financiers et/ou nos politiques. Ce que je liste ci-dessous sont les filtres que j'applique avant de réagir afin de fuir le populisme, la manipulation, et plus que tout l'absence de cohérence des énoncés faits à tort et à travers.
- Est-ce dégueulasse de payer nos députés "si cher"? Oui uniquement si le boulot de gestion n'est pas du tout fait. De là, cela prête le flanc à bien des réflexions... Notamment la part de responsabilité des administrés qui réélisent des gens qui ne font (supposément) rien pour eux. Les élus ne sont pas des dictateurs, ils sont bel et bien sélectionnés par suffrage... donc notre part n'est pas nulle. Au surplus, on doit aussi et surtout se demander ce que chacun de nous désire. Si l'on s'écoute, moi le premier je voudrais tout un tas de trucs... mais qui va payer "mon" confort personnel au détriment du bien public? Cette pensée n'exclue pas la mise en lumière de gabegies, magouilles et autres incohérences... mais elle pousse surtout et avant tout à prendre de la hauteur et bien mettre à plat avant de gueuler sans savoir.
- Est-ce dégueulasse de financer un avion pou le président? Je prends cet exemple à cause de la polémique faite autour de l'entretien et des coûts. A mes yeux, on doit AUSSI se souvenir qu'on ne déplace pas une personnalité comme le président sans des problématiques de sécurité lourdes (terrorisme notamment), et que le coût induit par cet appareil serait à mettre en perspective du besoin réel. Tout voyage se paye, et est-ce vraiment logique de dire demain "Monsieur le président, vous irez en Easyjet"? Le bon sens doit nous faire traquer l'inepte et le propos populiste.
- Est-ce dégueulasse que des entreprises brassent autant de fric? C'est une question qui mérite bien plus qu'un "honte à X, ils gagnent trop". Pourquoi? Quand on a x milliers de salariés qui dépendent de la santé de la société en question... cela doit inciter à prendre des pincettes.
- Quand on voit le foin fait autour des grandes fortunes, encore une fois faut-il se demander d'où sort l'argent. On a une belle expertise pour gueuler à tout va sur les "riches". Oui mais... pourquoi un type qui a bossé, su investir et placer, récupérer des dividendes de ses investissements toujours risqués devrait être forcément le "méchant".
Le pouvoir n'est pas celui de l'argent. On rate un truc fondamental en pensant cela, c'est que le vrai pouvoir est celui des états. Oui, les sociétés ont du fric à plus savoir que faire. Oui, les états s'arrangent pour que ces fortunes esquivent certaines règles morales... mais pourquoi? Qu'est-ce qui est le plus rentable? Maintenir une activité avec ces boites pour faire bosser des personnes (et donc ne pas payer du chômage par exemple), ou bien les sanctionner et mécaniquement les pousser à délocaliser? Ce sont des arrangements.. mais si un état a une volonté forte d'agir, elle le fait et force est de constater que les entreprises ciblées... ferment leurs gueules et paient les amendes, voire même sont démantelées.
Gardez à l'esprit de prendre de la hauteur; l'argent est un carburant, mais il n'est pas le pouvoir. Les USA ont démantelé des trusts (Cf Rockfeller, ou encore MS qui a frôlé le découpage), nombre de sociétés ont été nationalisées soit pour les sauver, soit pour casser des monopoles privés.