On ne parlera même pas des économies qui font que globalement, la fiabilité des marques européennes est en chute libre, Stellantis en tête.
Ce phénomène concerne toutes les marques. J'ai un ami ingénieur dont le travail pour les constructeurs est, depuis 30 ans, de gagner de l'argent en optimisant les processus de fabrication (donc en supprimant les postes jugés inutiles) et en réduisant le coût des pièces (au détriment de leur longévité bien souvent). Il intervient chez les constructeurs mais aussi leurs équipementiers.
Enfin on peut parler de tout ces gadgets et électroniques qui n'existaient pas dans les années 80/90. Plus il y a de pièces et plus tu as de chances d'avoir une panne. Les vieux moteurs presque n'importe qui pouvait les réparer, aujourd'hui c'est mission impossible.
Alors ça, c'est de la bonne croyance des chaumières qui a décidément la vie dure. Si tu as appris l'électronique en 1980 et que tu n'as pas suivi de formation continue ensuite, c'est sûr que tu vas être bien largué car les techniques et outils ont bien changé. C'est exactement la même chose avec l'informatique (car c'est bien ce que c'est) dans les voitures modernes, tous les mécanos ne sont pas informaticiens. On avait déjà de l'électronique dans les voitures à partir des années 70, même si on avait pas encore d'ECU, de bus CAN ni de prise OBDII pour connecter des logiciels.
Oui, plus il y a de pièces dans une voiture, plus l'une d'entre elles est susceptible de tomber en panne, c'est facile à comprendre. Mais le problème n'est pas l'électronique, qui est globalement très fiable. Les moteurs thermiques, à cause des normes antipollution, n'ont eu de cesse de rajouter des dispositifs (et donc des pièces). Plutôt que de repenser le moteur à explosion, les constructeurs ont choisi de mettre des rustines successives, par ajout de dispositifs.
J'entretiens et répare mes véhicules depuis 35 ans et c'est beaucoup plus facile maintenant (j'ai un garage entièrement équipé). C'est juste que les mécanos qui ont eu leur CAP avant la généralisation de l'OBD dans les années 90, et qui ne se sont pas formés, sont dépassés (mécanique et informatique/électronique ce n'est pas le même métier, la mécanique c'est bien plus simple). Mais il y a des électriciens, électroniciens et informaticiens automobile. Encore faut-il pouvoir les embaucher.
L'ECU consigne tout ce qui se passe sur chaque calculateur. On a des logs de tout évènement, même des choses anodines qui peuvent éclairer le diagnostic. Les geeks informatiques adorent cela. Il y a d'ailleurs des forums spécialisés de geeks du diag, ce sont leurs jeux vidéos à eux.
Avant il fallait systématiquement rechercher, démonter, inspecter. Maintenant on consulte les logs. Bien sûr cela ne concerne pas les bielettes de barre stab ou une rotule de suspension, la partie mécanique de la voiture reste non monitorée. Mais le moteur, les équipements électriques, tout cela est suivi et bardé de sondes. C'est plus rapide de faire un diagnostic et de dépanner pour qui sait s'en servir.
L'informatique dans l'automobile est une bénédiction. Le revers de la médaille c'est que l'informatique expose au piratage, ce qui est un vrai défi pour les spécialistes de la cyber sécurité qui travaillent sur les véhicules. Beaucoup de voitures sont piratables, à commencer par la mienne, sans clé (juste un transpondeur), qui fait partie d'une série de marques qui sont faciles à pirater.
Enfin, on parle de la meilleure fiabilité des VE et hybrides, or ces véhicules sont bourrés d'électronique. Ce n'est donc pas l'électronique qui pose problème, hors défaut de conception, les pannes sont rares. Les calculateurs sont coulés dans la résine dans un boitier étanche qui sert de dissipateur. Si un calculateur est défaillant, on ne peut que le changer. Cela arrive bien sûr, mais de là à dire que c'est ce qui fait que les voitures sont irréparables comparativement à celles des années 80/90... Non, pas du tout, c'est même le contraire. Changer un calculateur c'est comme changer son GPU.