"Ou pas" comme tu dis, c'est ça le pire !
Perso ma devise dans ce genre de situation : "je sais que je ne sais pas"
Impossible d'objectiver une analyse sans avoir accès à toutes les informations. Je crois que c'est à ça que sert l'histoire, tôt ou tard nous parviendrons à reconstituer le puzzle ... ou pas ^^
On ne reconstruit les puzzles exacts qu'une fois les derniers survivants partis... et encore. Entre le nationalisme qui glorifie à tort des situations militaires, réciproquement des vainqueurs bien prompts à créer des légendes pour maintenir une histoire revue et enjolivée... l'Histoire est un matériau hautement manipulable et même toxique.
Petit exemple concret: les légendes autour des performances de l'armée allemande.
Celle-ci a été tour à tour placée comme invincible, ultra efficace, hyper mécanisée et j'en passe... Mais ça, c'est un discours qui a tenu d'abord pour eux-mêmes afin de terroriser les autres nations. Ensuite, ce même discours a été tenu par les alliés afin de glorifier leurs actions héroïques. Dans les faits? Une énorme part de l'armée allemande était hippomobile, les pays vaincus ont l'ont été faute de troupes... et surtout de préparation et bon sens. En France? On peut décrire en résumé les raisons du naufrage
- Des dépenses débiles sur le côté défensive (ligne Maginot pour ne citer que)
- Aveuglement des états-majors refusant d'admettre la nécessité de s'armer et surtout de moderniser les armes (aviation, blindés...)
- Stratégies mal pensées et surtout dignes des absurdités de la première guerre mondiale
- Blitz redoutable pour enfoncer les lignes malgré des problèmes de logistique (ravitaillement perpétuellement à la bourre faute de pouvoir suivre le rythme des avancées)
- Problèmes politiques sévères avec une extrême-droite qui voulait parier sur l'Allemagne pour prendre le pouvoir...
Et ça, ce n'est que le petit bout de la lorgnette.
de la même manière, les alliés se sont empressés de symboliser la barbarie nazie par l'uniforme de la SS. Or, la grande majorité des massacres est directement imputable à la Wehrmacht, là où les chiffres montrent carrément que nombre de troupes de la SS n'ont carrément pas participé à la moindre exaction. Loin de moi l'idée de défendre ou justifier, je ne fais que le constat qu'on a vendu cet aspect pour faciliter l'après-guerre et permettre à nombre de soldats de rentrer chez eux "les mains propres".
D'ailleurs, si je vais au bout du raisonnement... la SS, une vraie élite? Sur l'aspect purement tactique... non. L'encadrement était plus fait de fanatiques que de vrais stratèges, et pire encore énormément de ces troupes pourtant d'élite ont été sacrifiées faute d'une coordination correcte avec l'armée régulière. Ce qu'on ne dit pas assez, c'est que les deux corps armés se détestaient en haut lieu, car d'un côté on avait des officiers supérieurs tenants d'une tradition de noblesse (comprendre de classe sociale) , de l'autre des politisés en uniforme. Et que dire de la détestation totale pour Himmler? Ce type a eu un grade là où dans une armée classique il n'aurait jamais dépassé celui de sous-officier et même plutôt réformé tant pour son physique inadapté, que sa psychologie inepte. Pourtant, il a pu doter ses troupes des meilleures armes, des véhicules les plus modernes en détournant les moyens afin de toujours présenter une SS "parfaite selon ses vues.
Enfin, il faut tenir compte du pire des aspects qui est que ceux qui font la mémoire le font selon un point de vue et un biais politique. Tout témoin honnête qu'il soit, le témoin fera toujours son récit soutenu par des opinions et une vue toujours réduite d'un ensemble bien moins "noir ou blanc". Bien des anciens combattants et surtout anciens prisonniers de guerre sont devenus communistes non par idéologie, mais par une forme de remerciement pour la libération des camps par les forces soviétiques. Il y a eu une forme d'aveuglement malgré les preuves de la barbarie de Staline en URSS, ce qui a d'ailleurs donné d'énormes crises au sein même du PCF.
En France, les anciens de 39/45 se sont vus placés dans une situation intenable. Qui choisir?
- L'occupation des USA avec des bases sur le territoire français?
- Au contraire, regarder l'URSS qui clamait un modèle soi-disant plus social et tourné vers les peuples?
- Se demander s'il n'y avait pas des choses où l'Allemagne n'avait pas eu "raison"? - Et enfin choisir la dernière voie prise par De Gaulle en sortant de l'OTAN, en virant les USA du territoire national, et en se dotant de la bombe A?
On ne doit surtout pas taire que la France a été une force vive de l'antisémitisme. Dreyfus est un symbole fort, Jean Zay serait aussi à mettre en avant (je vous invite à regarder de quoi je parle le concernant), sans compter la quantité absurde de littérature antisémite publiée, lue et bien vendue en France jusqu'en 1945 pour saisir à quel point l'extrême-droite était puissante. Mais ça, on ne va pas le mettre en avant sous peine de devoir admettre que la France a un passé plus que gênant, que la fascination pour le régime nazi ne date pas de sa chute mais qu'il y avait déjà nombre de partisans en puissance sans même adhérer à la symbolique de la croix gammée. HItler n'a pas inventé autre chose que la dimension "légendaire" par la propagande et l'esthétique. En France... on a eu la francisque pour avoir un symbole sous Vichy au même titre que la croix de fer dévoyée par le régime de Berlin.
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