Il y a énormément de choses où l'on réduit à la religion, et l'Afghanistan est précisément l'endroit ... où il ne faut pas se servir de la religion comme prisme. Comme
@Mezigo l'a évoqué, ce pays "n'existe pas" au sens social du terme. Comment qualifier de pays un regroupement de tribus qui ne reconnaissent aucune autorité autre que celle du conseil tribal local?
Il faut que j'insiste très lourdement sur cet aspect: la religion est un outil dans les cas dont nous parlons régulièrement. Que ce soit l'islam, la religion catholique ou toute autre religion d'ailleurs, ceux qui font et défont les gouvernances se servent de l'aspect dogmatique pour fédérer les foules derrière eux. Les plus "illuminés" ne sont généralement pas ceux qui dirigent, ils sont plus les idéologues bien utiles pour orienter le discours en conséquence. Rappelez-vous bien que tant Saddam Hussein que le colonel Kadhafi revendiquaient une piété de façade pour s'attirer les bonnes grâces des autorités religieuses... et d'éventuels alliés politiques dans leurs régions respectives!
De fait: la situation afghane se doit d'être décortiquée comme suit:
- des tribus défendant des intérêts personnels envers et contre tout système autre que le leur.
- Une tentative de regroupement façon "état islamique" par les talibans
- Des incursions d'autres groupes aux mêmes idées mais aux directoires radicalement différentes
- Des ingérences basées uniquement sur des intérêts géopolitiques et même pas économiques par les grandes puissances
- Une armée? Quelle armée afghane? Tant la gouvernance que l'armée locale n'existent pas! C'est utopie que de vouloir créer une armée afghane, vu que (bis repetita par l'exemple de
@mezigo ) deux villages se foutent sur la gueule sans que quiconque sache ni pourquoi, ni comment y mettre un terme.
Dans les faits: je vais être cynique. Laissons-les se démerder, par contre au lieu de bombarder Daesh ou les talibans, bombardons les champs de pavot. Coupons le financement, ça sera déjà en soi une manière efficace non seulement de les affaiblir, mais qui plus est de réduire tant que faire se peut la production d'opiacés à destination du monde entier.
s'ils ne sont pas foutus de s'entendre... hélas... tant pis pour eux.