dissert de philo : besoin d'aide ...

volcom_good

Expert
quelqu'un n'aurais pas fais cette dissert : " qu'est ce qu'un artiste ? " j'ai ca a rendre avant la fin de la semaine et je suis nul en philo j'aimerai choper plus de 5 ... même en étudiant, ca veux pas rentrer la philo ... SVP HELPPPP !!!
 

volcom_good

Expert
ouais merci !!! si vous avez d'autres infos ( ou des devoirs tout fais...) envoyez !
 

gambit

Grand Maître
[citation=876026,1][nom]volcom_good a écrit[/nom]ouais merci !!! si vous avez d'autres infos ( [g]ou des devoirs tout fais[/g]...) envoyez !
[/citation]

oui

et si tu veux, je vais meme aller passer le bac à ta place
 

sigeanie

Grand Maître
des devoirs tout faits faut aps deconner mais va voir sur www.google.fr

c'est un moteur de recherche tres sympa pour ce genre de cas :D
 

volcom_good

Expert
[citation=876033,1][nom]YopYop- a écrit[/nom]C'est un bon à rien consommateur de drogue :)
[/citation]
tsss... moi consommateur de drogue ? je ne fume meme pas ... non mais je suis nul en philo... allez...
 

yopyop-

Expert
[citation=876040,1][nom]volcom_good a écrit[/nom]
tsss... moi consommateur de drogue ? je ne fume meme pas ... non mais je suis nul en philo... allez...
[/citation]Les artistes bon sang :sarcastic:
 

PrincessJad

Grand Maître
c quelqu'un qui fait de l'art . ce qui nous amène à 'qu'est ce qu'une oeuvre d'art?'
 

spirou59

Grand Maître
Un artiste c'est quelqu'un qui prend position sur un sujet quelconque. Je suis un artiste, je n'aime pas la Philo

et tu rend ta feuille. Si ton prof est un vrai prof de philo tu auras 18, sinon 1 [:spamafote]
 

Ascaso

Grand Maître
[citation=877907,1][nom]spirou59 a écrit[/nom][g]Un artiste c'est quelqu'un qui prend position sur un sujet quelconque[/g]. Je suis un artiste, je n'aime pas la Philo

et tu rend ta feuille. Si ton prof est un vrai prof de philo tu auras 18, sinon 1 [:spamafote]
[/citation]mouais je suis pas tout à fait d'accord :/
 

spirou59

Grand Maître
[citation=877917,1][nom]AsCaSo a écrit[/nom]mouais je suis pas tout à fait d'accord :/
[/citation]

on s'en branle

Apparement c'est une quiche en philo donc il va se taper une note de merde, alors quitte a se taper une note de merde autant que son travail ne lui prenne que 10secondes

d'ou ma solution qui tient en 2 ligne :merci:

 

rahsaan

Grand Maître
L'artiste fait advenir la beauté dans le monde. Il la fait jaillir comme une source vive.
Il embellit, il rend plus intense, plus désirable ce qu'il touche. Il manie la force animale, brute de l'homme, mais aussi la splendeur paisible de la contemplation.
En ce sens, ce qu'il y a de plus profond dans un artiste, c'est d'embellir les apparences, de nous faire vivre dans l'illusion du bonheur, de créer des mondes envoûtants, chamarrés, exaltants, où tout se passe plus rapidement, plus facilement, plus vivement que dans la réalité.
Un artiste plonge dans la force de l'existence pour donner forme à la réalité, comme un sculpteur donne forme à la matière. :)
 

Odin

Grand Maître
C'est quelqu'un qui veut faire partager une idée par des moyens subtiles.
Mais vous avez pas un cours? Ou des exemples sur des textes déjà traités?
 
M

Membre supprimé 1

Invité
[citation=877923,1][nom]Rahsaan a écrit[/nom]L'artiste fait advenir la beauté dans le monde. Il la fait jaillir comme une source vive.
Il embellit, il rend plus intense, plus désirable ce qu'il touche. Il manie la force animale, brute de l'homme, mais aussi la splendeur paisible de la contemplation.
En ce sens, ce qu'il y a de plus profond dans un artiste, c'est d'embellir les apparences, de nous faire vivre dans l'illusion du bonheur, de créer des mondes envoûtants, chamarrés, exaltants, où tout se passe plus rapidement, plus facilement, plus vivement que dans la réalité.
Un artiste plonge dans la force de l'existence pour donner forme à la réalité, comme un sculpteur donne forme à la matière. :)
[/citation]

moi j'aurais conclu avec un truc du genre

l'artiste est un danger pour une société saine, il l'égare de ses buts premiers en lui donnant une illusion facile et gratuite du bonheur, il asservit l'homme par sa dépendance naturelle au bonheur et lui donne facilement ce pour quoi il aurait du combattre.
a ce titre, l'artiste est le nuisible d'une société forte, capable d'aspirer par elle même au bonheur, qui serait la conséquence d'un effort sain, il développe les illusions, manipule de façon incontrolable l'opinion.
l'artiste doit être controlé, ou éliminé


avec ce genre de devoirs (j'étais très bon en philo en fait, mais trop provocateur pour ma prof ) j'avais a peine la moyenne, mais plein de monde venait me demander des idées pour les DM [:abricot]
 

Ascaso

Grand Maître
Ce qui définit en propre la création artistique, c’est surtout son origine. Les sources de la création esthétique peuvent être recherchées : 1) dans des détermination externes. 2) A la racine de la créativité artistique.

1) Arrêtons nous sur quelques explications de l’art. Dans génie, il y a l’idée de génétique. On a parfois tenté d’expliquer l’art comme une prédisposition particulière, dont certains hommes pouvaient être dotés. Par explication biologique de l’origine de l’art, nous entendons la réduction consistant à rattacher la création artistique à des prédispositions génétiques. C’est là une explication que l’on ne manque pas d’invoquer en prenant exemple des familles de musiciens ou de peintres. Il est tentant de penser que le génie est « héréditaire », que Jean Sébastien Bach a transmis une sorte de gène de la musique à ses enfants, que les frères Lenain avaient une sorte de patrimoine génétique commun qui les rendaient artistes. L’explication reste cependant assez pauvre. Ce qui compte dans la formation d‘un artiste, c’est moins l’hérédité que l’éducation qu’il a reçu. Un enfant élevé dans la musique aura plus de facilité que celui qui ne l’a pas été. Il ne suffit pas non plus d’avoir reçu une éducation musicale pour avoir automatiquement du génie.

On peut faire une remarque du même genre pour ce qui est de l’explication caractérologique. Celle-ci consiste à mettre l’accent sur les tendances artistiques. Certains hommes naîtraient avec un profil psychologique d’artiste et d’autres pas. En réalité, il y a toute sortes de créateurs : le type amorphe (La Fontaine), le sentimental (Rousseau), actif (Victor Hugo). Le talent, la médiocrité, se rencontrent dans tous les types psychologiques. Le caractère peut expliquer l’ambiance d’une œuvre, (la mélancolie chez Lamartine), le courant que suit la création chez tel ou tel artiste, cela n’explique pas pourquoi il est un créateur, cela n’explique pas la source de la création. Dans un style artistique, il y a une composante individuelle, qui est liée en un sens au caractère de son auteur. L’explication caractérologique de l’art ne touche pas à son essence en tant que création.

Plus fréquente est l’explication psychologique de la création artistique. On a souvent soutenu que la créativité artistique était liée à la « névrose ». Le mythe du « poète maudit » hante encore nos mentalités. Ill est très romantique de penser que la création artistique conduit à la folie, comme celle de Van Gogh, de Gérard de Nerval ou celle de Schuman. Nous aimons voir dans l’artiste une sorte de marginal a-typique, qui s’oppose à la médiocrité de la normalité, d’où la constante tentation de confondre l’excentricité pure et simple avec le génie.

La psychanalyse a aussi accrédité toutes sortes de réductions faciles. Freud soutient que l’artiste est un névrosé qui parvient à sublimer ses pulsions sexuelles dans une création esthétique, tandis que le névropathe lui, en reste au seul fantasme solitaire, sans pouvoir le faire partager socialement. Toulouse Lautrec qui avait un physique disgracieux aurait compensé son complexe d’infériorité, dans un choix de modèles de puissance et de grâce physique. Michel Ange ne peindrait des colosses, comme son Christ de la Chapelle Sixtine, que parce qu’il était lui-même malingre et chétif. Freud estime que l’artiste parvient ainsi à reprendre pied dans le réel, ce que le névrosé ordinaire ne peut faire. « L’artiste, comme le névropathe, s »’était retiré loin de la réalité insatisfaisante dans ce monde imaginaire, mais à l’inverse du névropathe il s’entendait à trouver le chemin du retour et à reprendre pied dans la réalité ». Nous aimons mettre sur un pied d’égalité le fantasme et la création artistique. Freud abonde dans ce sens Ainsi pour l’artiste « ses créations, les oeuvres d’art, étaient les satisfactions imaginaires de désirs inconscients, tout comme les rêves ». Quoi de plus séduisant, dans notre hédonisme postmoderne, que cette idée selon laquelle notre intérêt pour l’art lui-même, serait lié à des désirs inconscients inassouvis que nous rencontrerions dans les oeuvres d’art ? Freud écrit : « à l’inverse des productions asociales narcissiques du rêve, elles pouvaient compter sur la sympathie des autres hommes, étant capables d’éveiller et de satisfaire chez eux les mêmes inconscientes aspirations du désir ». L’intérêt sexuel pour l’art trouve là une justification et l’appui d’une autorité. Cependant, Freud lui-même n’est pas aussi simple, que la lecture la plus facile le laisse penser. Il avoue que l’explication psychanalytique ne touche pas au mystère de la création artistique comme moyens et don : « L’analyse ne peut en effet rien nous dire de relatif à l’élucidation du don artistique, et la révélation des moyens dont se sert l’artiste pour travailler, le dévoilement de la technique artistique n’est pas non plus de son ressort ». Nous sommes peut-être victimes de notre propre complaisance. Ce type de disqualification du supérieur par l’inférieur, est peu être l’alibi commode des gens équilibrés, mais sans talent, pour décrier ceux qui ont du talent, mais pas d’équilibre. On en est venu à supposer que la névrose est la cause du talent et non son effet. Or n’est-ce pas l’inverse ? Quand on analyse la création artistique chez les auteurs cités, on trouve en fait qu’ils menaient surtout une vie déséquilibrée. La névrose est la conséquence du surmenage, du snobisme de la drogue, de l’absence de discipline chez les artistes. Balzac s’est tué en abusant de la consommation de café. Cocteau a du faire une cure de désintoxication pour se débarrasser de l’opium. S’il fallait suivre ce genre de point de vue, on devrait vérifier que les hôpitaux psychiatriques sont des écoles du génie, quiconque a pu un jour en visiter un sait bien que ces établissements ne sont certainement pas les lieux éminents du génie humain.

Enfin, il est aussi facile d’arguer que l’artiste tire son inspiration de la pression qu’exerce en lui la société de son temps. L’explication sociologique consiste à ne voir dans l’art que l’écho de la conscience collective d’une société. Nietzsche par exemple tend à dire que la création dépend des trois M : le milieu, le moment, la mode. L’artiste reçoit un conditionnement lié à son milieu. Il subit la pression de l’actuel, du moment historique où il écrit, ou il peint. Il est aussi victime des effets de mode et des courants de pensée de son époque.

Il est vrai que l’art s’adresse à un public, donc à d’autres hommes. Certains théoriciens ont aussitôt dévalé cette pente, pour voir dans l’art une forme de « communication », un moyen pur et simple de propagande politique. D’où la théorie de l’art engagé. Voltaire serait artiste parce qu’il a inauguré le pamphlet politique. Sartre dit que les mots sont comme des balles, il faut savoir sur qui on tire ! Sous-entendu : il faut tirer sur les bourgeois qui sont la vraie cible et protéger les travailleurs. Mais la seule motivation militante fait-elle de l’art ? Si l’on veut seulement militer, autant se lancer dans la politique, c’est le lieu adéquat pour s’exprimer ! L’art soviétique a suffisamment montré qu’un art qui était seulement idéologique finissait par s’atrophier. Faire de l’art pour l’apologie ou pour la critique d’un régime, c’est le détourner de sa motivation essentiellement esthétique. Personne ne peut certes nier que l’artiste soit le témoin de son temps. Quand nous cherchons à comprendre l’homme du XVIIIème, nous lisons Les Caractères de La Bruyère, nous détaillons les tableaux des Le Nain, nous lisons Corneille ou Molière. Une œuvre est toujours un miroir de son époque. Mais cela n’explique pas un style, une originalité, la touche brillante du génie. L’art n’est pas une simple photocopie sociologique. Il enveloppe une vision esthétique qui a son sens propre. Il est vrai aussi que l’artiste doit tenir compte de son public. Mais, par exemple, la considération du lecteur est-elle la seule motivation de l’écrivain ? Fait-on de l’art seulement pour trouver une reconnaissance sociale ? Il y a certes un statut économique de l’artiste, mais la motivation de l’art est artistique et non économique. S’il ne s’agissait que de produire pour de l’argent, autant ne pas écrire des romans. Mieux vaudrait rédiger des romans à l’eau de rose, pour quai de gare, des romans érotiques ou d’espionnage. Cela se vend mieux. Les grandes oeuvres ne trouvent pas forcément un accueil immédiat auprès du public. Ce qui fait la grandeur d'une oeuvre, ce n’est pas le succès médiatique immédiat, c’est la qualité artistique. Bergson dit dans L’énergie spirituelle, que c’est seulement quand on doute de soi et de ce que l’on a créé que l’on cherche une confirmation une « reconnaissance » des autres. A l’inverse, la satisfaction d’avoir accompli une œuvre de valeur n’a besoin de rien d’autre. Tant mieux si le public suit, et s’il ne voit pas immédiatement le talent, cela n’enlève rien à la richesse d’une œuvre.

L’explication sociologique passe à côté de l’originalité de l’œuvre d’art et ne voit que ce qui est susceptible de confirmer la banalité des vues sur l'art de l'opinion. Il est très facile de dévaler l’art à n’être que l’expression d'autre chose, de n’en faire qu’un « moyen » au service d’une fin. Mais n’est-ce pas une dérive de la motivation artistique ? Qu’est-ce qui motive réellement la création ?

2) Il nous faut aller plus loin que ces distinctions préliminaires et chercher ce qu’est la création à partir de la source dont elle jaillit. On dit d’une œuvre parfaitement réussie qu’elle relève du génie. Il y a incontestablement du génie chez Rembrandt, il y a un génie éblouissant dans des oeuvres comme les Suites de Bach pour violoncelle, dans le Requiem ou le Concerto pour clarinette de Mozart. Par génie il faut entendre d’avantage que le talent. Le talent artistique c’est surtout ce qui résulte d’une application bien maîtrisée des règles de l’art, ce qui est obtenu avec un travail souvent laborieux. Dans le film Amadeus, il y a cette extraordinaire rencontre entre Salieri et Mozart. (article). Salieri est un besogneux qui peine beaucoup pour écrire une œuvre. Il possède un talent incontestable, mais ce n’est pas la légèreté, la facilité inouïe de Mozart, ce n’est pas le génie. Le génie enveloppe le talent, mais en même temps le survole des ailes de son inspiration. Le talent retient l’intérêt, suscite une reconnaissance même, mais ce n’est pas encore l’enthousiasme, l’éblouissement que l’on trouve dans la rencontre du génie. Si le talent est la maîtrise des règles existantes de l’art, le génie est lui le créateur des règles et des formes nouvelles dans l’art. Le génie se reconnaît en ce sens à ce qu’il fait école, il ouvre une voie nouvelle qui sera ensuite imitée. Le musicien de génie, le peintre de génie, ouvre une nouvelle page de l’art que des peintres et des musiciens de talent vont ensuite remplir. On essaiera alors d’imiter ce que l’artiste de génie avait crée, on reproduira sa manière. Il y a une manière propre à Bach, une manière de Beethoven, une manière de Vélasquez. Cette manière, les grands artistes l’ont créé librement à travers leur style. La manière ne se réduit pas à un ensemble de formules, que chacun pourrait apprendre, ce n’est pas comme une méthode scientifique. Essayer de reprendre des procédés ne donnera jamais de génie. Le génie n’est pas la simple reproduction de procédés, il est bien plutôt, dit Kant, le talent de produire ce pourquoi ne se peut donner aucune règle, précisément parce qu’il donne ses règles à l’art. Le génie est donc une disposition innée qui donne à l’art ses règles. Chaque grand artiste est un innovateur, un créateur de formes, qui seront ensuite suivies et reprises. Le génie n’obéit qu’aux lois qu’il se donne lui-même. Il est libre de toute contrainte et c’est pourquoi il donne une impression de facilité et non de travail. Il se produit alors comme une manifestation naturelle, comme une heureuse spontanéité. C’est bien un don naturel. Comme la Nature semble créer librement, le génie de l’artiste se développe dans le mouvement de la création, dans les sons de la sonate, dans l’épanouissement des formes sur la toile. Et pourtant l’art n’est pas la nature. Devant les oeuvres de l’art, nous avons bien conscience qu’il s’agit d’œuvres humaines et non de nature. Le génie doit correspondre à l’intentionnalité de la conscience de l’homme, tandis que la Nature semble créer sans intention analogue aux nôtres. Par conséquent, « si les productions sont intentionnelles, elles ne doivent pas le paraître, c'est-à-dire que les beaux-arts doivent avoir toute l’apparence de la nature, bien qu’on ait conscience qu’ils appartiennent à l’art ». C’est bien là le paradoxe du génie : il obtient ce naturel, tout en créant intentionnellement et même en obéissant aux règles de l’art.

D’où l’étrangeté de l’inspiration. Au fond ce qui sépare le talent du génie, c’est la pauvreté où la richesse de l’inspiration. Le petit talent est laborieux et manque d’inspiration, mais le génie est une fontaine inépuisable d’inspiration, il abonde d’idées, de formes ou d’images. S’il n’avait pas pourtant une maîtrise des techniques, il ne pourrait pas s’exprimer, c’est pourquoi il doit nécessairement envelopper le talent. Qu’est-ce que l’inspiration ? D’où vient-elle ? Dans Ion Platon nous révèle quelques secrets. Nous voudrions aujourd’hui voir dans l’art un moyen de « s’exprimer », sous entendu, de faire montre de son petit moi personnel, de ses désirs personnels ou de ses intérêts propres. Mais Platon nous averti que ce n’est pas cela la véritable inspiration. L’inspiration est un état de conscience particulier, dans lequel se trouve mis entre parenthèses la petite personne, au profit d’une puissance qui la dépasse. Le poète doit sentir ce souffle de l’Esprit le traverser, sans quoi il ne pourra rien créer de grande valeur. « Le poète est chose légère, ailée, sacrée, et il ne peut pas créer avec de sens l’inspiration, d’être hors de lui et de perdre l’usage de la raison ». S’il le faisait il n’obtiendrait tout au plus que le produit d’un peu de talent, mais c’est tout. « Ce n’est point par art, mais par un don céleste qu’il trouve tant de belles choses ». Platon met en rapport l’art du devin qui rend des oracles, comme la pythie à Delphes qui entrait en transe pour proférer des oracles, et l’art du poète. Dans un cas comme dans l’autre ce n’est pas l’élément « humain » qui est essentiel, ce n’est pas ce que je mets de « moi » qui fera la valeur d’un poème, mais au contraire, c’est ce qui me dépasse, l’élément divin qui me traverse. C’est comme si l’artiste, tant que dure l’inspiration, était au fond seulement un canal, un instrument. Mêler à l’écoulement poétique des tendances personnelles, c’est faire retomber assez platement l’inspiration dans l’humain, souvent le plus infra-rationnel, or l’art le plus élevé a sa source dans le supra-rationnel et non dans l’infra-rationnel. Aussi l’inspiration va-t-elle souvent où elle veut, et n’est pas réellement maîtrisée. Ion le poète déborde d’inspiration au sujet d’Homère, mais n’en trouve plus sur un autre sujet. Scarlatti révèle son génie dans la sonate, Beethoven dans la symphonie, Balzac dans le roman, Rimbaud brille dans la poésie. Dès que chacun d'eux sort de la voie naturelle d’expression de son inspiration, celle-ci se tarit. Ainsi des poètes : « dans les autres genre, chacun d’eux est médiocre, parce que ce n’est pas de l’art, mais une force divine qui leur inspire leurs vers ».

Que l’art le plus élevé dépende de l’inspiration ne veut pas dire qu’il ne requiert pour autant aucun travail. La création est une alchimie subtile. Il ne faut pas confondre le point de vue de la contemplation qui nous fait jouir sans effort de l’art et le point de vue de la création qui requiert une mise en forme qui peut nécessiter des efforts intenses, et même parfois un véritable labeur. L’inspiration confère une vision des formes, mais une vision n’est rien quand elle ne descend pas sur terre dans une œuvre sur un tableau, dans un buste de pierre, un poème, une œuvre musicale. L’artiste qui est en train de créer peut très bien peiner comme un artisan au travail, sauf qu’ici l’idée ne précède pas entièrement l’œuvre, comme s’il s’agissait seulement de copier l’idée, comme l’ouvrier qui suit un plan. Dans la création artistique, le travail est créateur dans un sens très élevé, car l’œuvre émerge au fur et à mesure qu’elle est créée, elle s’épanouit sous les mains de l'artiste. On peut dire que l’artiste découvre autant qu’il crée l’œuvre, il la voit apparaître, car il ne l’avait pas « conçue » comme l’ingénieur conçoit, au moyens de concepts liés à une utilité finale, un objet technique. Un objet technique est sans surprise, mais l’œuvre d’art est un émerveillement, même pour celui qui l’a créée. Au fond, l’artiste n’a tout au plus au début qu’une vision encore incomplète de ce que sera l’œuvre, elle prend forme sous la plume, sous les coups de pinceaux. Parce que la création se poursuit pendant l’acte même de créer. Cette liberté signifie qu’il y a bien une dimension de jeu dans la création artistique, le jeu de la création qui autorise le déploiement libre des facultés de création. Ce n’est pas le jeu passif d’un divertissement. L’art est au contraire un investissement, et l’activité créatrice une investissement total qui, sous cette condition seule, peut procurer une vraie joie. Le peintre ou le musicien ne « s’amuse pas » sauf à confondre ici le faire voir du spectacle de variétés avec de l’art.

* *
*

L’activité artistique est un modèle de travail créateur qui s’oppose à un travail seulement technique. Elle est un vrai travail, parce qu’elle n’est pas un divertissement, elle est travail parce qu’elle produit une œuvre. Elle est travail parce qu’elle est une création supérieure de l’esprit. Elle est travail parce qu’elle est aussi une élévation de l’esprit et un travail sur soi. Il est bien rare que nous soyons capables de mettre de l’art dans notre travail et pourtant nous pourrions aussi voir la vie humaine sous un angle artistique et comprendre que nous sous sommes créateurs de notre propre existence.

Par contre, il est assez naïf de voir l’artiste comme une sorte d’excentrique qui a eu la chance de pourvoir se distraire tandis que les autres triment laborieusement ! Ne jugeons pas de l'art à l'aune des productions commerciales et du divertissement. C’est se méprendre à la fois sur le sens de la création artistique et sur le sens du travail. Nous voyons donc que l’idée même d’œuvre d’art ne va pas de soi. Il est nécessaire de préciser la frontière entre création artistique et divertissement.
 
M

Membre supprimé 1

Invité
[citation=877944,1][nom]AsCaSo a écrit[/nom]c'est pris sur http://perso.club-internet.fr/sergecar/
[/citation]
je me disais aussi [:ddr555]
 
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