Stop! Il y a un amalgame qui me gonfle profondément qui est de voir tous les fonctionnaires comme des glandeurs. Ma clientèle est justement la fonction publique (au sens large du terme), et s'il y a quelque-chose qui est
faux c'est de considérer tous les agents du public comme des branleurs. Rien n'est plus faux, notamment dans plein de services "discrets" que le public ne peut pas voir, et qui pédalent comme des dingues pour gérer des dossiers souvent complexes voire même ubuesques... le tout pour finir par être insultés par des gens qui n'ont aucune idée de la charge et la responsabilité que cela représente.
Donc merci de ne pas se tromper de débat: des branleurs, je t'en trouve aussi et énormément dans le privé où le mille-feuille hiérarchique est quasi une norme, où les chefaillons inutiles sont nombreux et toxiques, où, en une simple énième réorganisation tu peux voir monter un blaireau absolu à un poste à responsabilités parce qu'il a ciré les pompes à qui il fallait.
Et notez également que j'en ai vu AUSSI côté service public: le pourri qui a un salaire très élevé qui prétend être surchargé, alors que le job qu'il effectue au quotidien représente tout au plus... une heure par jour en traînant les pieds.
Mais ça, c'est inhérent à toute structure tentaculaire: plus la boite est grosse, plus il y a de planqués en son sein. C'est pour ainsi dire inévitable.
Ensuite qu'on arrête aussi de l'autre côté de me les briser avec les répressions policières: vous n'avez AUCUNE FOUTUE IDEE de ce qu'est la répression! STOP. Vous n'êtes PAS en dictature bordel, alors ne me cassez pas les burnes. Vous avez le droit de manifester, de faire chier le monde, certainement pas de cramer des commerces, de vandaliser des lieux publics, ou de menacer tant les citoyens que les forces de l'ordre. Je suis content que les citoyens puissent manifester, je suis content que les syndicats puissent faire grève même si ça m'emmerde quotidiennement et même dans mon activité professionnelle (déplacements annulés, facturation de services suspendue, perte de contrats). Mais, qu'on arrête un peu: vous avez vu un policier tirer à balles réelles? Vous avez décompté combien de morts? Il y a eu des bavures
c'est incontestable et c'est scandaleux, mais cessez de me jouer la sérénade des répressions. Pour info, une répression aurait été d'embastiller sur le champ tous les meneurs d'où qu'ils viennent, de tirer à la balle en caoutchouc sur les manifestants trop violents, voire même à balles réelles en cas de danger imminent.
Qu'on ne mélange pas des exactions policières
méritant sanction avec une supposée répression. En contrepartie, j'exige également aux citoyens d'être tout autant exemplaires. On va être concrets: les gens veulent légitimement une exemplarité des politiques. Je suis le premier à l'exiger, mais en contrepartie, difficile de faire la leçon quand soi-même on ne l'est pas, non? Les débordements constatés et
avérés des manifestants dévoient l'image et le discours, ceci incitant les gens s'arrêtant à l'image à devenir agressifs envers ceux qu'ils amalgament dans le même comportement parasite. NON, tous les GJ n'étaient pas violents, NON tous les manifestants ne sont pas violents, et encore une fois NON tous ne tiennent pas des discours débiles sans queue ni tête.
La vraie répression s'opère tout autrement, et pour l'avoir vue dans les balkans je vous certifie que la police agit tout autrement. Les têtes cassées lors d'une manifestation est la norme, les blessés ne sont même pas dénombrés, et pardessus cela aucune couverture médiatique en cas d'arrestations.
Après pour le reste c'est un débat où l'on a déjà échangés et je respecte les opinions de chacun. On n'est pas d'accord? ça me va. On veut le revendiquer? ça me va aussi. On fait grève et on manifeste contre? Allez, c'est votre droit le plus strict. Je laisse le soin à la république et à ses lois qui se doivent d'être respectées
par tout le monde. Si la réforme est virée, je ne dirai rien. Si elle est maintenue, je ne dirai rien non plus. Il y a une négociation où j'estime que certaines propositions du gouvernement ME paraissent concrètes et nécessaires, MAIS aussi je
comprends qu'on puisse défendre son bout de gras en face. C'est en cela qu'on ne trouvera pas de ma part des propos insultants concernant la fonction publique. Les seuls qui m'horripilent ce sont celles et ceux qui déguisent leurs vraies aspirations et qui ne voient que par le prisme de leurs petits intérêts égoïstes... et cela de tous les côtés, sans aucun filtre de statut personnel ou de profession. Nous avons besoin des fonctionnaires, nous avons besoin de services publics qui fonctionnent, et je suis même (malgré ma fibre libérale) contre la privatisation de certains domaines. Je suis par exemple totalement contre l'idée que la production d'énergie soit privatisé, car j'estime que les risques directs à une privatisation sauvage sont trop élevés en regard des gains ridicules (voire aucun gain!) en terme de coût de vente de l'énergie aux clients.
Heureusement que nous ne sommes PAS en dictature. Pour l'avoir vue et vécue, la dictature c'était là-bas "laissons les syndicats parler, laissons les même faire une supposée manif (prise en main par le gouvernement), puis une fois les gens convaincus d'avoir eu le droit de s'exprimer on impose les choix de l'état sans rien prendre en compte".
Et merci à
@AccroPC2 d'être raisonnable et raisonné. Ses opinions sont louables et compréhensibles. Encore une fois nous nous sommes opposés en bonne intelligence (de mon point de vue), et j'apprécie également, pour un salarié du privé (tout comme je le suis) de dépasser les clichés stupides qui traînent à propos des fonctionnaires. Merci à lui, cela fait du bien de voir quelqu'un qui, comme moi, est fatigué qu'on oppose la fonction publique au privé. Les deux sont indispensables, les deux permettent aux uns et aux autres de vivre et de faire fonctionner la société. J'ai en horreur le discours ultra libéral qui fantasme sur l'absence de service public, car cela ne mène qu'au naufrage faute de régulation. J'ai tout autant en horreur les imbéciles qui me vendent du collectivisme déguisé en système de protection sociale. J'ai vu ce que le communisme donnait: un niveau de vie uniformément ... bas, des gens enserrés dans une absence de droits d'expression, une répression discrète mais permanente, une oppression sur les penseurs, et une propagande perverse vendant que l'ennemi c'est celui qui pense différemment, ou pire encore celui qui pense... tout court.