Donc par exemple quand des séries entières de moteurs ont des taux de casse catastrophiques, ce n'est pas un plantage, c'est fait exprès ?
Majoritairement... il y a plus des choix problématiques que des conceptions mal foutues par défaut. La chasse aux coûts peut amener à pressurer un sous-traitant qui alors tire sur la qualité / précision des pièces par exemple, ou des tentatives ridicules de gagner quelques cents sur une pièces qui finit par casser prématurément et coûter un bras en retour SAV.
C'est par exemple le cas qui a amené des scandales avec les airbags défectueux chez Toyota: le sous-traitant a tellement été mis au pied du mur qu'il a tiré sur la qualité de fabrication, ceci rendant le produit dangereux et non fiable.
Il y a également des problématiques de conception qui se détectent bien tardivement (comprendre au-delà de quelques dizaines de milliers de km). En gros? ça passe les tests de roulage, les essais sur banc... puis le monde réel arrive et l'on constate qu'une pièce s'use plus vite que prévu, ou qu'un ajustement en usine est insuffisant voire mal fait. C'est une des causes premières de rappel d'ailleurs.
Pour les erreurs grossières de conception elles sont aujourd'hui (et depuis un bon moment déjà) assez rares, même si... elles peuvent encore exister. La liste des conceptions ineptes pour tirer sur les coûts induisent qu'elles sont volontaires avec le mantra "ça va le faire"... On n'est plus à une époque où la conception était manuelle, du tâtonnement. On est plus dans un monde où on cherche à affiner et réduire les coûts d'une solution éprouvée. Je doute qu'on puisse revoir des moteurs mal équilibrés (cf le V6 de la SM), ou des problématiques sévères de qualité de matériaux choisis à l'arrache.
On perd de vue un fondamental de l'industrie: gagner du fric est la première règle. Economiser fait sens tant que cela ne coûte pas plus cher en retours. A titre de réflexion, Henri Ford avait étudié en profondeur les pièces de sa T après divers retours pour voir ce qui s'usait trop vite;. et ce qui était trop robuste pour trouver "le" compromis entre robustesse et excès de pannes.
Le côté obsolescence programmée touche peu (voire par du tout) l'automobile au titre des lois d'obligation de durée de maintenance et de suivi des pièces détachées sur les véhicules produits d'un constructeur. Cela induit dans ce cas qu'il faut que ce soit suffisamment fiable pour ne pas être attaquable sur la qualité (réputation), tout en étant suffisamment peu cher pour faire de la marge.
Les seuls vrais problèmes à venir (selon moi) sera sur la durée de suivi des électroniques embarquées, ceci notamment sur la partie multimédia/GPS. J'ai dans l'idée qu'à terme nombre de contrôleurs seront dépassés et plus produits, comme c'est déjà le cas pour nombre de voitures avec de l'électronique de première génération. C'est un cauchemar car souvent les schémas n'existent plus, et le dépannage relève de la sorcellerie tant c'est complexe. Pire: certaines voitures resteront inutilisable, sauf à pondre des contrôleurs sur mesure pour les faire revivre.