Je vous arrête de suite concernant le Linky. Stop la paranoïa inutile et hors sujet, car le Linky ne peut clairement pas analyser les appareils connectés, et encore moins transmettre des données fiables à ce sujet. Son seul vrai énorme avantage pour les réseaux, c'est la mise à disposition de la consommation sans requérir de contrôle visuel, et mieux encore s'épargner les erreurs de lectures assez communes dans le domaine.
Je vois déjà les plus grands adeptes des complots me préparer pour le bûcher... alors je tiens à préciser les aspects suivants.
- La consommation électrique est naturellement fluctuante en fonction des appareils branchés.
- Il n'existe aucune gamme de produit qui peut prétendre à une uniformité parfaite en terme de consommation. Typiquement, deux réfrigérateurs identiques consommeront déjà à vide de manière différente, et plus encore en fonction du remplissage
- Il n'existe à ce jour aucun appareil qui transmet sa présence sur le réseau électrique (hors CPL), ce qui sous-entend que le compteur n'a pas connaissance de ce qui est branché
- L'intérêt pour la maréchaussée de connaître ta consommation n'a d'intérêt que dans deux cas: pour du travail dissimulé (par exemple un atelier de couture), ou pour des activités illégales (éclairage au sodium pour les plantations de cannabis par exemple).
De fait: cette surconsommation ne requiert pas un linky, c'était déjà une méthode utilisée dans le passé sur les anciens compteurs relevés. On filtrait (et filtre encore) sur une consommation moyenne sectorielle, on exclue les professionnels dûment déclarés... et on étudie les cas à la marge. C'est d'ailleurs pour ça que nombre d'activités clandestines nécessitant de l'électricité... piratent carrément les alimentations en contournant le compteur, ou en se branchant sur les parties communes.
Passons ensuite à l'argument de la nécessité faisant ensuite création de lois liberticides ou intrusives. L'apparition de lois de ce genre n'est pas une nouveauté, et ce ne sont pas des états vacillants qui le mettent en place. On se rassure en prétendant cela, on se dit "ils sont fragiles". C'est tout le contraire bon sang! Un état vacillant ne peut pas instaurer des lois aussi dangereuses! C'est d'ailleurs dans les démocraties qui vacillent réellement (cas de la Belgique devenue des mois/années durant totalement ingouvernables) qu'on a de vrais blocages. Là, les propositions de lois sont retoquées par des mécaniques légales strictes et rigoureuses... et passent par les mêmes filtres.
Continuons: seuls les enfants (ou les niais?) pensent qu'il existe une base étatique non intrusive. Chaque état dans le monde dispose d'outils leur permettant une surveillance plus ou moins précise de sa population. De plus, ces règles sont malheureusement nécessaires car requises quand il s'agit de traquer la criminalité ou le terrorisme par exemple. Cependant, rendons-nous aussi compte que ces différentes lois sont toutes strictement encadrées d'un point de vue juridique et par la suite pénal. Pourquoi je parle du pénal? Parce que toute intrusion non légale et utilisée comme argument aux assises se voit immédiatement invalidé... même si cela peut démontrer un crime!
Poussons le vice plus loin. La problématique des méthodes anciennes face à la modernité, ainsi que les problèmes liés à la réactivité indispensable face à certaines criminalités rendent souvent des lois liberticides aussi inapplicables que délicates. Des exemples?
- HADOPI pour la surveillance du piratage
- Les lois de sécurité et sûreté mises en place contre le terrorisme.
L'une comme l'autre se heurtent à des aspects fondamentaux.
- Souvent difficiles à appliquer face au retard sur les technologies (HADOPI et l'abandon clair des P2P et l'usage des VPN). PS: ceux qui gueulent sur HADOPI oublient trop facilement que cette loi a un but parfaitement louable à savoir protéger la propriété intellectuelle. Je suis éditeur de logiciels... et ça me ferait certainement piquer des crises de nerf si je le trouvais sur du bittorrent par exemple!
- Complexes à mettre en oeuvre sans risque de dérives (la traque au terrorisme est vitale pour les citoyens... mais cela sous-entend dès lors les épier, ce qui n'est pas acceptable selon nos règles fondamentales comme la constitution).
Par delà cette réflexion, arrêtons de nous réfugier derrière notre petit doigt. La plupart des gens ne veulent pas, et moi le premier, vivre cerné de caméras nous comptant les cheveux sous prétexte de protection. Dans le même temps, le citoyen lambda gueule aussi que la police n'arrive pas à endiguer les cambriolages, et pire encore ne parvient pas à anticiper les attentats. Même si l'on joue le coup des proportions en terme de criminalité (mettre en regard la mortalité routière face aux attentats), la différence fondamentale est qu'un accident de voiture est une situation qui peut être appréhendée, là où le terrorisme se révèle aveugle et ciblant des endroits où le tout à chacun ne s'attendra jamais à être en danger (cf le Bataclan en guise de triste exemple). Ce découpage moral et insoluble pour toute démocratie rend dès lors difficile d'envisager quoi que ce soit sans voir des levées de boucliers tant absurdes que justifiées. Oui, je l'affirme, c'est aussi absurde que justifié. Absurde parce qu'il est clair que nombre de pays se heurtent à de vraies nécessités de se doter d'arsenaux légaux et encadrés, et justifié parce que certains pays glissent un peu trop facilement vers l'abus de ces lois sous couvert de prétextes douteux.
Notez ceci: nous avons connus bien pire et c'est passé quasi sous silence avec R.Dati qui avait, en son temps, envisagé une loi de "détention de protection". En gros? Maintenir une personne en détention sans jugement complémentaire sous couvert de protéger la société.... Et là j'ai tiqué. Schutzhaft! LA combine du régime nazi pour mettre les gens en camp de concentration, LA loi permettant de s'épargner tout tribunal et toute possibilité de défense... Grandiose, non? Et pourtant, en son temps, peu de gens se sont révoltés car "c'est une loi morale qui permet de se protéger des pédophiles/violeurs/assassins en série"... ça laisse rêveur...
Raisonnons à plus grande échelle afin de se poser de vraies questions. Si dans l'absolu nous trouvons tous détestable les mouvements politiques xénophobes/racistes et j'en passe, est-ce pour autant légitime de les censurer et même de les interdire? Prenons les USA, ils ont arbitré en laissant faire ces partis, et les punissant uniquement s'ils débordent dans les propos publics. En gros, le NSDAP version américaine existe.. avec toute l'imagerie et l'idéologie dégueulasse qui va avec. A quel point peut-on faire primer la liberté individuelle sur le bien public? La question devient prégnante quand un pays comme la France a un vrai problème de radicalisation religieuse sur son sol. Où placer la jauge entre acceptable et intolérable?
Et pour finir... j'invite l'immense majorité des détracteurs des lois liberticides ou de surveillance... de commencer déjà à balayer devant leur propre porte! Oui, je réitère l'attaque frontale: ce sont les mêmes râleurs qui n'oublient pas de mettre à jour leur statut facebook, d'alimenter les réseaux sociaux avec leurs photos, de commenter les images de leur groupe "anti ceci" ou "anti cela". Dites les idiots, vous préférez donc qu'une société privé ait vos informations aussi personnelles qu'intimes? J'ai eu un fou-rire aussi nerveux qu'amusé face à une image postée par un ami. C'était une impression d'écran issue de facebook. Le groupe se nommait "ANTI LOI LOPSI". J'avoue... j'ai ri. Oui, j'ai ri en me disant que les imbéciles adhérant à ce truc.. .en filait plus à Zuckerberg qu'à l'état même avec la loi de surveillance activée.