Je vais être vachard concernant les médias... Mais la responsabilité incombe aussi à ceux qui les consomment. Je m'explique... la télévision a été longtemps sous tutelle d'état (ORTF) et qui plus est assez élitiste au titre du prix d'un téléviseur. Donc, côté qualité de production, le choix était "la voix de son maître" et une certaine élévation concernant le contenu.
Mais comme la télé est devenue populaire, les programmes se sont adaptés: jeux télévisés moins "cérébraux", émergence de productions peu qualitatives mais facile à vendre, achats de séries à rallonge (format soap opéra), et par conséquent un abaissement graduel de la qualité ressentie.
La privatisation a mécaniquement amené la nécessité de rentabilité, donc publicité, coupures des émissions et films, voire sponsoring des émissions.
Pour le ton des émissions? Ce formatage avec une dramaturgie appuyée est un héritage direct des USA où ces programmes pullulent! Et cela plait, tout comme les téléréalités. Dans ces conditions, le ton alarmiste et sensationnaliste n'a rien de bien nouveau, il est juste toujours plus flagrant car des chaines satellites (W9 et autres) ce ton a contaminé les chaines généralistes. Le pire? C'est que cela fait de l'audience, donc ça n'est pas fait pour disparaître.
Nul besoin d'être la "voix de son maitre"... Car au fond les chaines vendent ce qu'on attend d'elles: du spectacle, du voyeurisme, du raccourci digeste! Les chaines spécialisées documentaires s'y vautrent pour des questions évidentes de survie! Là où Planete était une chaine "sérieuse" dans la vulgarisation, on a désormais un canal pourri de programmes de téléréalité à la noix comme "conducteur de camion", "déménageurs de l'extrême" et autres programmes que je ne connais pas.
Les seules chaines vraiment douteuses sur la ligne éditoriale sont celles détenues par Bolloré (groupe Canal+) qui a écrémé sauvagement tout ce qui dépasse et qui peut apparaître comme "hors ton". On a le même problème qu'a eu l'Italie sous Berlusconi avec un groupe trop proche de la politique, et une direction n'hésitant pas à décapiter tout ce qui dérange.
Les LCI, BFM et consoeurs sont d'une qualité assez faible... mais elles sont avant tout à balancer de l'info en continu sans vraie analyse de fond. Faire une émission d'analyse, c'est du temps, de l'argent, des compétences, et surtout le risque de prêter le flanc à des critiques légitimes. Dans l'absolu, ce qu'on voit sur BFM TV est globalement factuel... mais si peu traité voire carrément orienté dans la manière de décrire qu'on a le droit d'en douter. Malheureusement, c'est aussi un travers classique de la presse écrite: on ne ment pas, il n'y a pas de fake, mais c'est insuffisamment détaillé pour être utile sorti de connaître les gros titres.
D'où ma volonté permanente de multiplier les sources pour ne pas me contenter d'un seul son de cloche.