Histoire de ma vie.
J'ai passé 17 ans a me faire traiter de feignant, de debile parce que j'avais des mauvaises notes. C'est le meme principe que ce qu'explique Magellan. Les matieres qui déclenchaient ma curiosité en mon envie d'en faire plus, j'avais 19.5/20. Le reste, 7. Je me suis fait ouvrir par mes parents parce que je n'arrivais pas a disserter en francais ou en eco.
15 ans plus tard ca m'en desole parce que j'ai une capacité argumentative qui est pas degueu, c'est juste que j'avais du mal a voir la finalité et le contexte de ce sur quoi on m'evaluait. Alors j'ai fait du mieux que j'ai pu sur les matieres que j'aimais pas (on va pas se mentir, c'etait pas grand chose), et j'ai fait un sans faute sur le reste.
Mes parents etaient outrés. J'ai rattrapé 80 points de retard et pris mon bac avec 10.1 de moyenne pour sortir du public, j'ai fait une ecole de commerce ou j'ai enfin pu bosser sur des choses de la vraie vie, et trouver des boulots qui m'interessent. Tout seul, j'ai appris a reapprendre.
edit : Maintenant que je suis un adulte, je comprends les moyens (ou plutot le manque de) de l'EN. Quand j'aurais des gosses, je sais pas vraiment comment ca va se passer, mais j'espere pouvoir leur proposer les memes chances que celles que j'ai eues
Je fais une dichotomie stricte entre l'éducation et l'instruction. La première est supposée nous donner les outils requis pour vivre et évoluer en société, la seconde les briques culturelles et intellectuelles pour le faire.
Les parents, les enseignants et même les élèves mélangent allègrement les deux sans identifier où sont les limites. Le pire est qu'un enseignant a pour principal souci de réussir à transmettre son message non à un seul élève, mais à une section complète, voire plusieurs (cf le collège puis le lycée), ce qui est en soi un défi qui ne peut qu'en laisser certains sur le carreau.
Ce qui me met en rogne dans le système de l'éducation nationale, c'est d'avoir ôté tout pouvoir de sanction aux enseignants, tandis que de plus en plus de parents se délestent de leurs gosses à l'école.. Ce qui donne l'aberrante situation où les parents n'inculquent pas les fondamentaux de politesse, tandis que les professeurs qui sanctionnent l'impolitesse sont eux-mêmes sanctionnés (voire menacés!) pour avoir agi. Alors forcément... le professeur finit alors par baisser les bras en disant "oh et puis merde".
Ce que je me plais à répéter, c'est que je suis l'archétype de l'intégration. Né immigré, parents incapables de m'aider à faire mes cours (insuffisamment lettrés en français....), ils ont été là pour m'enfoncer dans la caboche quelques règles fondamentales.
Mon père m'a toujours dit "sais lire, écrire et compter, tu pourras tout faire". A ses yeux, savoir lire et écrire correctement sont des outils vitaux pour évoluer en France (pays de la culture qu'il aime de tout son coeur).
Ma mère, elle, m'a toujours affirmé "Tu n'as pas à avoir honte de te salir les mains, de ne pas comprendre quelque-chose, ou de ne pas être capable de faire quelque-chose. C'est de ne pas vouloir essayer par flemme qui doit te faire honte".
Quand je suis arrivé à mes 15 ans, la question s'est posée en ces termes: faire tourner l'entreprise de mon père (artisan dans le bâtiment) pour faire chauffer la casserole, ou bien continuer mes études. Il ne m'a rien imposé ni même suggéré. Il a dit "tu choisis: on peut bosser ensemble, ou tu continues tes études". A ses yeux, c'était mon avenir et pas ses ambitions qui comptaient. J'ai fait un choix médian... j'ai bossé avec lui aussi souvent que possible, tout en continuant mes études.
Ils sont même allés plus loin dans le soutien. J'étais ce qu'on peut appeler un "bon" élève au collège. Arrivé au choix pour le lycée, je dis "je fais industriel. Tourneur fraiseur et dessinateur projeteur". Mes parents... RAVIS! "Chouette tu adores la technologie, le dessin... Fais ça si tu aimes!". Et là, conseil d'orientation "Ah non! Lui faut qu'il fasse BAC C/E ou littéraire!". Bande de cons! Mes parents se sont déplacés et ont râlé pour dire "il fera ce qu'il veut, pas ce que vous estimez être le plus cohérent selon ses notes". Et puis... littéraire? J'adore les lettres, mais je ne me voyais pas être prof de français...