@magellan : tu ne traites que d’un média, la télévision, dont il est facile de critiquer la médiocrité actuelle. Mais si on veut vraiment se tenir informé il y a encore une partie de la presse écrite (papier ou en ligne) qui fait son boulot correctement.
Allons partons pour un énième pavé. La presse souffre de dérives très différentes de celles de la télévision.
Déjà, il faut se souvenir que la presse est un média autrement plus "accessible" en terme de production et de diffusion que ne l'est la télé. Relève bien son intérêt: depuis l'apparition de la presse écrite, les journaux se sont toujours révélés aisés à mettre entre les mains des cibles car les lecteurs ne nécessitent pas d'un outil tiers pour en tenir compte (le téléviseur par exemple).
De là, la presse est également la voix de son maître. Jouons immédiatement la transparence, car tout journal a une ligne éditoriale qui est tributaire des facteurs suivants:
- Fond éditorial (généraliste, politique, économie...)
- De la ligne éditoriale qui mécaniquement prend également une coloration politique pour ainsi dire inévitable
- du propriétaire du journal (ça n'est pas la même chose d'être autonome et autofinancé, que d'appartenir à Arnoult ou à Dassault)
- De la manière de se rémunérer (sans pub à la canard enchaîné, avec pub comme le parisien par exemple)
Prétendre à une meilleure situation de la presse face à la télé est malhonnête.
Dans la partie "généraliste" et/ou politique, on peut aisément détailler les soutiens politiques en filigrane, tout comme on peut, et c'est pire encore, constater des omissions quand les faits dérangent les hautes sphères du journal. Ce n'est que quand cela devient inévitable (procès d'un politique par exemple), que le journal finit par être en devoir de traiter l'information. Ce n'est pas une généralité, mais cela existe. Pire: tous, sans exception, ont une attitude de complaisance vis-à-vis de pseudo informations à charge en fonction de la couleur politique de la cible. Je n'aime pas le canard enchaîné, mais je me dois de leur reconnaître qu'au moins ils ne dédaignent pas taper sur toutes les teintes du spectre politique. C'est suffisamment rare... mais c'est une exception.
Il s'agit également de ne pas omettre la flopée de magazines qui vivent sur le voyeurisme (Gala et consoeurs), des organes très spécialisés qui vivent grâce à un lectorat très ciblé (La maison de Valérie, les magazines spécialisés sur les bateaux etc...). Ils font tout autant dans le voyeurisme organisé digne des pires sites internet (TMZ), qu'ils donnent dans la "sensibilité" aux arguments des fabricants des produits testés. Qu'on n'aille pas me raconter de salades: quand une marque met à disposition quoi que ce soit pour un test, rares sont les journaux qui maintiennent une honnêteté totale face à ce "chantage". Cela vire bien trop souvent au publi reportage grossier où les rares défauts sont si anodins qu'on se fait flouer si l'on n'est pas attentif.
En plus, il y a un vrai scandale sur le financement de la presse par l'état pour les empêcher de crever.
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Est-ce légitime? Est-ce que c'est logique que d'autres plus "petits" meurent faute d'aides? Et on parle du scandale de l'énième faillite de Presstalis qui, pour se refaire financièrement, a pris en otage ses clients?
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"Vive" la régie de distribution qui a failli faire crever des dizaines de magazines papier? Demandez à Canard-PC ce que la rédaction pense de cette horreur.
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Alors qu’ils s’aventurent depuis 15 ans à faire vivre un magazine papier dont ils fourbissent fiévreusement une toute nouvelle formule, nos fougueux héros apprennent que leur distributeur, le Duc de Presstalis, a décidé autoritairement de garder par devers lui un quatrième des espèces sonnantes et trébuchantes qu’il leur devait en juste rémunération de leurs fiers efforts.
Comprendre ceci: Presstalis gardait par devers eux sans consentement 25% des dus aux magazines distribués! BORDEL. Et ça n'a pas été sanctionné!
Donc me parler de la presse, c'est agiter un drap rouge sous mon museau. Il y a énormément à redire car là je n'effleure que la surface du sujet.
Il y aussi des journaux honnêtes dans leur démarche, tout comme il y a des journalistes honnêtes à la télévision. Ce que je mets en exergue, c'est que prétendre que la presse écrite se porte mieux (d'un point de vue éditorial) est à mon sens se voiler la face.
Et pour finir: n'oubliez jamais que le premier support de masse de la propagande a été la presse. Entre la voix de l'état, des révolutionnaires, puis à terme de la publicité, les journaux sont des supports aisés à distribuer, relativement peu coûteux à produire en regard des autres médias (internet excepté).
A chaque époque son journal faisant écho à l'état. A chaque époque des journaux plus ou moins autorisés se battant contre l'état omnipotent.
Je vous invite à écouter cette émission/fiction à propos de la naissance du canard enchaîné, et de ses méthodes pour contourner la censure.
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