Ces règles viennent d'où ? J'aimerais lire les textes qui les régissent (vraiment, ça m'intéresse). Pour nous ces règles n'existent pas dans la pratique. Vous péteriez une durite très vite.
Pour les comédiens, réalisateurs, musiciens, un cachet vaut 12h (c'est un forfait en réalité). Qu'on y passe 18h ou 2h, ça compte 12h et on est payé 12h. On peut aussi être payé deux fois 12h (deux cachets) dans une même journée. A certaines périodes, on enchaine plusieurs journées, avec éventuellement beaucoup de route entre elles, en ayant très peu de temps pour dormir.
J'ai des amis qui se produisent en spectacle non stop pendant 4 mois, tous les jours (week-ends et jours féries compris), le midi et le soir. Je peux vous dire, pour l'avoir déjà fait, que c'est vraiment dur nerveusement. Et il faut gruger car on a pas le droit de faire plus de 28 cachets par mois légalement (alors que certains en font 50...).
Sur un tournage de film, la durée légale de la journée de travail est de 10h par convention. Au delà, certains métiers ont le droit à un bonus de rémunération (heures supplémentaires), comme tout salarié. Mais dans certains métiers on ne compte pas nos heures, notre salaire étant un forfait négocié contractuellement. Il arrive donc, selon les projets, de travailler chaque jour jusqu'à l'épuisement, et de remettre ça le lendemain, tous les jours, pendant des semaines. Ce n'est sans doute pas toujours légal, mais on a des astuces pour faire croire que ça l'est.
Alors oui, nos métiers sont des passions, mais ça ne veut pas dire qu'on va tous les jours au charbon avec la banane pour autant. Sur une tournée par exemple, chaque soir pour le public c'est excitant et nouveau. Mais pour nous, on fait tous les jours la même chose, qu'on a répété pendant 15 jours, c'est millimétré et il faut être en forme et donner l'impression d'être spontané. Des fois nous aussi, on en a plein le Uc mais d'une force... Et on ne doit pas le montrer. Qu'on vienne de perdre un être cher, qu'on soit malade, qu'il y ait des tensions entre nous, on monte sur scène et rien ne doit paraître. Que ce soit en concert ou sur un tournage, on peut faire mine de s'adorer alors qu'on a faillit s'étriper dans les loges juste avant. Ce n'est pas de l'hypocrisie, je mettrais plus ça dans une forme de sens du devoir, comme si notre tâche était plus grande que nos maux et notre petite personne (donner de la joie, des émotions, car c'est ça finalement nos métiers).
Ce qu'il faut retenir c'est qu'on travaille bien souvent plus que ce que la loi n'autorise et qu'on gruge pour que ça ne se voit pas. Des fois par choix, des fois parce-qu'on ne l'a pas. Quand je lis certaines expériences, je me dis que vous ne tiendriez pas longtemps dans nos métiers.
Force à vous !