la thématique, chez Tolkien, est plus archétypale: ses personnages évoquent des problèmes existentiels, ce qu'on ne retrouvera pas chez Howard ou Moorcock....premièrement parce que le côté "sex, sword and sorcery" n'était sans doute pas la tasse de thé d'un digne philologue oxfordien, mais aussi car les récits de Tolkien sont des oeuvres mythologiques et métaphysiques-Tolkien est chrétien et érudit, cela se ressent à chaque ligne, tout comme son passé de philologue et d'amoureux des récits anciens(qu'ils soient nordiques, saxons, celtiques, voire latins ou même égyptiens-il a emprunté avec subtilité à beaucoup de cosmogonies).Ensuite, et différence de taille Tolkien a fait la guerre et en a beaucoup souffert, pas Howard et Moorcock....on ne retrouve pas chez lui cet esthétisme de la violence.
Chez Conan, rien de tel, non pas qu'Howard soit une plume moindre, mais l'auteur lui-même, dans sa correspondance avec son ami Lovecraft ne s'en cachait pas "mes héros cognent parce qu'ils sont trop bêtes pour faire autre chose face au danger", avouait-il.
Chez Moorcock, on change de tranche générationnelle (il est né en 39 je crois) et Elric a bien un parfum sixties, mais ce n'est qu'un héros adolescent, pris en exact contrepoint de Conan (on n'a plus un barbare musculeux et guerrier, mais un prince sorcier débilité).
Et pour ta remarque, je ne m'intéresse pas franchement à la fantasy, je préfère le steampunk. :sol:
Par contre, Tolkien est un cas à part, son oeuvre est fascinante par les implications tant théologiques que philosophiques, donc....son seul défaut, involontaire, c'est qu'il a écrasé la production littéraire du genre et trop souvent on n'a vu que des pâles copies, du sous-tolkien.