Un article intéressant je trouve.
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L'article n'est pas dénué d'intérêt et pas mal de réflexions sont proches de mes pensées. Cependant, je trouve qu'il y a une forme d'angélisme dans le propos, une sorte de "soyons plus humains" qui n'a aucun sens d'un point de vue relations internationales.
Ma façon de voir les choses (et je ne considère pas que c'est nécessairement la bonne façon, c'est une pure vue de l'esprit), c'est que nous ne faisons plus de politique pragmatique, mais de la politique teintée de moralisation hors-sujet.
Nombre de pays se doivent d'abord d'être pragmatiques: quand on explique au tiers-monde (j'ai en horreur cette qualification mais elle est explicite) qu'il ne doit pas surpêcher, polluer, nous les insultons car eux le font non par plaisir mais par nécessité. Pire: quand on leur fait des leçons de démocratie et de libéralisme politique/économique, ces nations rétorquent à juste titre "le colonisateur qui exploite nos ressources nous explique comment on doit vivre? Et puis quoi encore?".
Notre "morale" est à géométrie variable, et c'est un vrai problème. On ne peut pas tenir un discours crédible quand tout le monde voit l'évidence derrière. On peut haïr des dictateurs, à juste titre leur reprocher leurs actes, on peut également vilipender des peuples qui se détestent pour des raisons qui nous paraissent grotesques. Cependant, ce qu'on omet de prendre en compte, c'est que pour l'immense majorité des cas nous ignorons -au sens ne pas savoir/connaître- les causes premières de ces problématiques. L'actualité est riche en enseignements à ce propos malheureusement. Si l'on peut comme moi maudire Poutine pour ses actions en Ukraine, ne perdons pas de vue que les propos de Zelensky sont souvent teintés d'une propagande toute aussi grotesque que celle du Kremlin, et que tous les pays qui s'opposent à Poutine espèrent en tirer un bénéfice immédiat: USA pour le gaz et le pétrole (dont le gaz de schiste chez eux), l'UE pour se donner une prestance et user de la crise énergétique pour changer à marche forcée la dépendance aux hydrocarbures... Là où ceux qui rejettent les sanctions sont purement et simplement soit trop dépendants (manque de fonds), soit dans une période de progrès économique lent qui requiert non de la morale mais... de l'énergie. Le plus grave, c'est si l'on remonte l'historique aisément accessible sur le net (et pas sur des blogs mais de la presse de tous les bords), Zelensky en devient immédiatement plus douteux et même inquiétant: corruption, maintien d'une élite, manifestations contre son pouvoir... En UE, on fait de cet homme le chantre de la résistance et de la démocratie, là où son propre peuple doutait ouvertement de lui et de ses méthodes.
Le propos de l'article me fait grincer les dents sur ses conclusions. Oui, ne faisons plus la leçon... mais non, ne croyons pas à l'angélisme candide qui consiste à changer nos propres sociétés avec nos propres préceptes. C'est inepte. Ce sont les peuples par eux-mêmes qui créent le changement et l'évolution, et les urnes sont souvent la démonstration douloureuse que le progrès n'est pas une envie généralisée. Sans méchanceté aucune, je constate par exemple en France que la majorité absolue de l'assemblée est à droite, et que c'est l'extrême droite qui tire les marrons du feu des dissensions de la gauche plurielle. La pensée réactionnaire n'est jamais loin, car face à l'anarchie (réelle ou plutôt poussée par les médias) c'est la recherche de la stabilité qui va pousser au vote de droite dure. On ne peut pas imposer par la loi le changement des mentalités, on peut en revanche les induire en communiquant et en poussant le peuple à s'exprimer par les urnes.
Malheureusement, en France... communiquer sera forcément taxé de foutaises, de propagande... et demander de voter sera qualifié de démagogie ou d'action stérile.